Fiabilité des sentiers sur OpenStreetMap

Notamment en Italie, où l'on a pas la chance d'avoir l'excellente cartographie IGN TOP 25 au 1:25 000, la cartographie OpenStreetMap est bien utile, voire la seule source simple pour planifier une randonnée.


OpenStreetMap est alimenté par des bénévoles comme vous ou moi, normalement à partir de traces GPX collectées lors de randonnées, de trails ou de parcours en VTT. Mais il arrive parfois que des traces soient importées on ne sait d'où, probablement de vieilles cartes, et que le sentier n'existe plus le jour où vous voulez l'emprunter. Ce que nous avons appris à nos dépens, au Monte Caggio, au départ de Seborga, au-dessus de Bordighera.


Avant d'entrer dans le vif de l'explication, une précision importante : quand nous nous lançons dans l'exploration de sentiers qui ne sont pas clairement documentés, c'est en connaissant le risque, avec la condition physique et mentale appropriée, et prêts à y passer si obligés la nuit, donc avec un minimum d'équipement : lampe frontale, couverture de survie, vêtements chauds, eau, barres de céréales. Et avec l'expérience de la navigation avec un vrai GPS de randonnée (et pas un smartphone avec une application).


Ayant atteint le Monte Caggio au départ de Seborga par le Passo del Bandito et le Monte Carparo, il était fort tentant, du moins sur le papier, de revenir en boucle par la chapelle de San Bartolomeo et le hameau de Negi.


Sentier disparu au Monte Caggio

Sur l'extrait de carte OpenStreetMap ci-dessus, l'on voit bien, à partir de notre marque bleue un sentier qui part rejoindre la chapelle San Bartolomeo, la petite croix tout en bas à gauche. Ce sentier existe bien au départ de la marque bleue, c'est même à son début un large sentier muletier, avec des vieilles marques de peinture bleue.


Mais à hauteur de notre marque orange, plus de sentier. L'on est alors dans un vallon assez raide, avec un ruisseau (illustré sur la carte par le trait bleu). Et là, en cherchant aux alentours, impossible de retrouver dans la végétation très dense la suite du sentier. Même 50 mètres plus haut et 50 mètres plus bas, en longeant l'autre versant du vallon, il n'y a plus une quelconque trace.


Nous avons alors supposé, en prenant un peu de risques, que le sentier plus bas, donc à gauche du nôtre sur la carte, existait toujours. En effet, au sommet du Monte Caggio, une balise indiquait San Bartolomeo à 2h15, temps qui semblait cohérent avec une descente à San Pancrazio (à 2 km au nord du Monte Caggio) puis retour à San Bartolomeo (plus 3 km) par ce sentier là.


Nous avons alors pris la décision d'aller le rejoindre. Entre la végétation envahissante, notamment des buissons de bruyères, et quelques ruptures de pentes conséquentes, le cheminement fut très lent : il nous a fallu exactement une heure pour parcourir les 800 mètres de distance et 400 mètres de dénivelé négatif entre les marques orange et verte !


Et rejoindre le sentier a hauteur de la marque verte, à la nuit déjà tombée. En suivant ce sentier, lui aussi un ancien chemin muletier avec des murets de pierre, nous avons compris que cette zone du Monte Caggio avait subi de nombreux glissements de terrain, entraînant le sentier parfois plusieurs dizaines de mètres plus bas. C'est ce qui a du arriver à notre sentier là-haut, sauf que l'importance des glissements, et probablement sa fréquentation moindre, font qu'il a été abandonné.


Nous avons bien entendu depuis modifié OpenStreetMap pour supprimer cette portion du sentier.