Deux sommets peu fréquentés, cachés entre les vallons de Gialorgues et Demandols.
Au bout du village de Saint-Etienne-de-Tinée, à hauteur du collège Jean Franco, emprunter la petite route vers le Vallon de Demandols, qui se transforme ensuite en piste. Se garer à hauteur de la balise 88, qui est juste après la traversée d'un frêle pont métallique.
Une rude montée de près de 500 mètres nous attend, tantôt dans la forêt, tantôt en balcon presque vertigineux surplombant la vallée. L'on débouche sur un promontoire occupé par un troupeau de chevaux et deux granges restaurées, au lieu-dit les Granges de Chabanals.
Le sentier passe derrière l'une des granges et continue à flanc pour rejoindre le petit vallon à la côte 1.961, où coule une source qui sera bien utile au retour. La montée continue dans le mélézin, pour arriver à une bergerie. D'ici, plus vraiment de sentier : celui indiqué sur la carte IGN continue bien un peu dans le creux du vallon, mais il disparaît au moment de faire le virage à gauche censé nous amener, en passant par le point côté 2.182, au point de vue noté par une étoile violette.
De toute façon, notre objectif est droit devant, le petit col avec un arbre au milieu, qui s'atteint plus aisément par le côté droit plus herbeux. De ce petit col, il faudra, aidé par un ou deux cairns, partir droit dans un large couloir pour rejoindre l'entrée du grand cirque dominé par nos deux sommets du jour. A droite, le Bec de Marseille, à gauche le Mont Pierre Châtel, séparés par la Baisse de Pierre Châtel.
Pour accéder au premier sommet nommé, traverser le cirque par sa droite, en cherchant le passage avec le moins de blocs instables et viser le bout de sente creusé par les moutons qui permet d'accéder à la longue croupe que l'on remontera jusqu'au Bec de Marseille (2.743 mètres).
Redescendre ensuite sur la Baisse de Pierre Châtel (2.657 mètres), où il faudra s'engouffrer dans une faille d'environ 1 mètre de large sur 4 de haut et 30 de long pour ressortir au bout de la baisse. Montée finale au Mont Pierre Châtel (2.774 mètres) sans difficulté, en alternant entre la crête et la pente herbeuse du côté gauche.
La descente va nécessiter un peu d'attention : hormis le long de la fine crête qui part du sommet vers le sud-est, la pente est forte. Quelques cairns guideront dans ce passage. Une fois en bas de la pente, à l'endroit où l'on croise un sentier qui arrive des contreforts de la Pointe des Trois Hommes, la ressemblance avec le haut du couloir gravi depuis le petit col peut induire en erreur. Il faut traverser une partie de l'éboulis de gros blocs, plein est sur environ 400 mètres, pour retrouver le sentier de l'aller.
Plus bas, nous avons tenté, cette fois-ci dans l'autre sens, de retrouver le sentier qui part du point de vue pour rejoindre la bergerie. Sans succès, il n'y a rien d'autre qu'un cairn au point 2.182, donc nous préconisons le retour par le même chemin que l'aller.
[Edit. du 23/09/16] Notre ami Serge nous indique avoir fait le topo en sens inverse, commençant par le Mont Pierre Châtel, enchaînant le Bec de Marseille, pour redescendre droit le long de la crête (plein sud-est) et passer entre les points de cote 2.423 et 2.487, pour arriver un peu au-dessus de la bergerie. Une belle variante en boucle.
Un grand merci au jeune berger, qui à la montée nous a accompagné jusque sous le petit col pour éviter notre rencontre avec ses cinq patous, et qui a ensuite guetté notre redescente pour revenir vers nous et nous laisser passer sains et saufs.