Ca y est, vous venez d'acheter un GPS Garmin pour vous accompagner en randonnée, par exemple l'Oregon 700, et il venu l'heure d'y mettre des cartes, pour remplacer dans votre sac les incommodes grandes feuilles qui se déchirent. Voici un petit guide de choix, illustré par deux exemples bien précis des avantages et inconvénients des deux solutions majeures qui existent.
Car oui, pour le randonneur en France, le choix est limité à deux fournisseurs de cartes numériques : celles de l'IGN (Institut Géographique National), et celles basées sur le format OSM (OpenStreetMap).
Que presque tout oppose. Commençons par les comparer par un critère important, le prix : pour l'IGN, 20 € les 1.000 km² (à titre d'exemple, un département comme les Alpes-Maritimes fait 4.300 km²). OSM ? 0 € pour les 510 millions de km² que représentent la surface de la terre.
Votre choix semble fait ? Lisez quand même la suite, c'est plus compliqué qu'une simple histoire de prix.
Si vos randonnées se limitent à des parcours simples et bien balisés, la carte OSM peut parfaitement suffire. Exemple, carte IGN à gauche et OSM à droite, sur le Tour du Mont Caval
En regardant la carte OSM, vous voyez bien qu'en arrivant en voiture, deux épingles avant la Madone de Fenestre, il faut emprunter un bout de piste, puis prendre le sentier qui vous amène à un col (l'ombrage permet d'imaginer le sens de la pente), puis descendre passer entre les deux premiers lacs, rejoindre un autre sentier plus bas, tourner à droite pour arriver dans une forêt et déboucher sur la route. Difficile de se perdre, même sans les numéros de balise de la carte IGN. Tout au plus raterez-vous le plaisir d'apprendre les noms de lieux comme Vallon du Ponset, Lacs de Prals ou Vallon de Prals.
Second exemple, bien moins à l'avantage d'OSM, notre randonnée plus aventureuse à la Tête de Méric :
Déjà, sur OSM, pas de trace du sentier de la Baisse de la Vallette jusqu'à la Tête de Méric. Et surtout, rien qui ne puisse imaginer qu'un retour par les Barres de Bourrin est possible : pas de sentier, relief (vertigineux) pas visible. L'information qui permet de décider d'y aller est juste inexistante. Pourquoi ? OSM est alimenté par des bénévoles qui ajoutent les traces trouvées sur Internet. Alors que la carte IGN est le fruit d'un travail de professionnels, qui analysent les photographies aériennes, et ce depuis des décennies. La réalité du terrain, dans ce cas-là, est parfaitement juste sur la carte IGN, comme en atteste la trace GPS (fiable à moins de 5 mètres) de notre topo : le relief des barres est bien décrit par les courbes de niveau très proches, le vieux sentier est bien représenté par des pointillés, il y a même la trace du 4x4 du berger jusqu'au point de côte 1.702.
Donc si vos randonnées vous amènent à faire un peu plus que suivre les principaux sentiers balisés, OSM ne sera pas d'une grande utilité.
Dernier point, la simplicité d'installation des cartes. Pour celles de l'IGN, il faut acheter des coupons virtuels de 1.000 km², et les utiliser avec le logiciel Garmin BaseCamp pour sélectionner les portions de cartes à transférer sur son GPS. Et si vous changez de GPS, ils sont perdus, car les droits sont associés au numéro de série de votre appareil.
Pour la carte OSM du massif alpin, le plus simple et le plus rapide est de vous rendre sur OpenFietsMap, de télécharger le volumineux fichier OFM_Alps(25-02-2017_gps).zip (celui avec _gps et pas _pc), de le décompresser et de copier le fichier gmapsupp.img qu'il contient dans le dossier Garmin de la carte SD du GPS. Des fichiers avec des données similaires, mais une autre présentation graphique, existent chez OpenTopoMap.