Comment s'équiper pour randonner dans le Mercantour ?

Ça y est, vous avez trouvé sur ce site le topo de vos rêves, dimanche approche, la météo va être bonne, mais vous n'êtes absolument pas équipé pour la randonnée. Pas de panique, voici quelques conseils, valables pour randonner en montagne en dehors des conditions hivernales.


Chaussures de randonnée

Commençons par le plus important, l'interface de quelques centimètres carrés entre votre corps fragile et les sentiers caillouteux.


Votre grand-père randonnait avec des grosses chaussures en cuir, de plus d'un kilo pièce, dures comme de la pierre, rigides à souhait, et qui lui duraient toute sa vie. Ça c'était avant, avant que les matériaux et méthodes de fabrication modernes ne permettent d'avoir des chaussures qui ne vous font pas souffrir le martyr pendant les cinq premières sorties.


Les chaussures montantes d'aujourd'hui pèsent deux fois moins, ont un minimum de souplesse pour bien positionner son pied où l'on veut, tout en restant relativement imperméables. Vous êtes un randonneur occasionnel ou débutant ? Une grande surface de matériel de sport propose de très bonnes chaussures à moins de 30 € pour les adultes, et à 13 € pour les pitchouns. Dans les grandes marques de montagne, comptez de 100 € à 250 € pour des produits solides. Astuce : équipez-vous avant d'arriver là-haut, pour éviter une marque que l'on ne trouve que dans les magasins de sport en montagne, avec une qualité inversement proportionnelle à son prix exorbitant.


La tendance depuis quelques années est aux chaussures basses, ou à l'une de leurs variantes, les chaussures d'approche. Encore plus légères, plus agiles, leur principal inconvénient étant de ne pas protéger assez en cas de choc (un rocher contre une malléole, c'est douloureux). A notre avis, à réserver aux terrains pas trop rocheux, ou à ceux qui ont déjà des centaines de kilomètres d'expérience.


Dernière catégorie, les chaussures de trail. Les mêmes avantages et inconvénients que les chaussures basses, mais avec une technicité plus importante, car il y a des individus qui courent avec de montagne en montagne pendant plus de 100 kilomètres. Selon les modèles, un amorti exceptionnel qui préservera vos tendons et articulations, une accroche sur tous les terrains, un maintien du pied parfait.


Vêtements

L'on ne va nulle part sans un coupe pluie (même à 5 euros) et un vêtement chaud. Surtout l'après-midi en août, la température dans le Mercantour peut passer en 30 minutes de 20°C à 5°C, et le soleil se voir remplacer par une pluie torrentielle ou des grêlons. Pour en savoir plus, notre article : Météo montagne l’été dans le Mercantour.


Le reste de la tenue est plus une affaire de coquetterie, sauf pour un point : le soleil ici, il tape, et fort. Indispensables pour les enfants, recommandés pour les autres : chapeau, lunettes de soleil et crème solaire.


Des bâtons de marche. Si vous voulez. Nous sommes restés un peu "old school" et les trouvons encombrants et peu utiles, mais vu que la majorité des randonneurs en sont équipés, ils doivent avoir raison. Juste ne pas oublier que dans le secteur de la Vallée des Merveilles et de Fontanalbe, même sur sentier, ils doivent avoir un embout en caoutchouc ou être rangés dans le sac, c'est la loi.


Vers la Baisse de Peïrefique

Le sac et son contenu

Pas besoin d'un sac de 50 kilos pour randonner à la journée, nous arrivons très bien à faire par exemple le Tour du Gélas (2.250 mètres de dénivelé sur 21 kilomètres) avec un sac de 20 litres acheté moins d'un euro le litre.


En parlant de litres, le corps humain a besoin d'eau quand il fait un effort. Partir avec un ou deux litres semble bien. Et l'eau que l'on trouve là-haut ? Si elle vous fait peur, votre pharmacien vous vendra des comprimés désinfectants. Notre astuce, qui marche car jamais tombés malade en quelques décennies de randonnées : ne prendre que de l'eau courante, et jamais en-dessous d'un troupeau de moutons ou de vaches. Le risque d'un cadavre de renard 20 mètres plus haut dans le torrent ? Minime, les nombreux vautours dans le Mercantour font parfaitement leur travail …


Sauf si l'on reste sur un itinéraire très bien balisé (les Alpes-Maritimes sont remarquables à cet égard), une carte, ou un bout de carte imprimé d'Internet, peuvent servir si l'on se sent perdu.


Une petite trousse de secours, on en trouve des déjà remplies, ça sert pour soi, ceux avec qui l'on se promène, mais aussi pour l'autre, qui vient de glisser sur le névé là-bas. 60 grammes de plus, c'est le poids d'une couverture de survie. Et ce qui pèse zéro gramme, c'est d'avoir suivi une formation aux premiers secours.


De quoi manger à midi, ce qui vous fait plaisir. Nous ? Le pan bagnat de la Boulangerie des Trois Vallées, avant d'arriver à Plan-du-Var. Mais aussi des trucs à grignoter, comme des fruits secs ou des barres de céréales, cela requinque bien en cas de coup de mou.


Un téléphone mobile. Tordons de suite le cou à une "fake news" tenace : non, le Massif du Mercantour n'est pas couvert par un réseau de téléphonie mobile d'urgence. Ce qui est vrai, comme partout en Europe, est qu'il n'y a pas besoin d'avoir le réseau de votre opérateur, mais juste celui de n'importe quel opérateur (souvent un italien, dans la zone frontalière) pour pouvoir appeler le 112 et être secouru en cas d'urgence. Par contre, bien avoir à l'esprit que beaucoup d'endroits ne sont couverts par aucun opérateur, et qu'il faudra peut-être redescendre bien bas dans la vallée avant d'attraper le réseau. Et penser à laisser l'appareil en "mode avion", sinon, il va épuiser sa batterie à chercher ce réseau inexistant .


Pour finir, un appareil photo, ou celui de son téléphone, pour immortaliser la rencontre avec un bébé chamois ou le paysage du Lac de Trécolpas et le publier sur Twitter ou Instagram.